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Libération
Critique

La poule a des dents

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Ketchup. La notion de croqueuse d’hommes appliquée à la lettre.
(Twentieth Century Fox France)
publié le 21 octobre 2009 à 0h00

Personne n'a oublié le formidable succès du filon Twilight, toujours en cours d'exploitation intensive. Roman et film confondus, cette relecture édulcorée - voire gentiment neuneu - du mythe du vampire, transposé dans l'Amérique profonde contemporaine, émoustille toute une génération d'ados et de pré-ados sensibles au charme (?) de héros romantiques à la peau de porcelaine et au regard ardent. Deux femmes, l'auteure Stephenie Meyer et la réalisatrice Catherine Hardwicke (pour le premier volet du moins, le second, attendu le 20 novembre, étant confié à Chris Weitz), sont aux commandes. Comme pour Jennifer's Body,teenage movie de la semaine, qu'on aimera savourer - les doigts pleins de mayonnaise et de ketchup - tel un alter-Twilight jubilatoire et incisif, puisque mal embouché et politiquement incorrect.

Signée de la semble-t-il féministe Karyn Kusama (les dispensables Girlfight,Æon Flux…) sur un scénario de la très tendance Diablo Cody (dix-huit récompenses pour Juno, son premier script), la pochade ne vaut intrinsèquement pas grand-chose : dans une bourgade façon plouc city, avec Budweiser et cheerleaders à volonté, la bombe sexuelle locale, Jennifer, n'a aucune peine à faire craquer tous les mâles du comté. Toutefois, suite à une mauvaise rencontre, son goût pour les plaisirs charnels se vérifie à travers un appétit si vorace qu'il connaît une issue parfois irrémédiable pour ses conquêtes de passage. C'