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Libération

Le porno ne jouit plus…

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Crise . Internet, les films amateurs et la vague gonzo font plonger l’industrie du X.
publié le 21 octobre 2009 à 0h00

Hélas, hélas : les impératifs de bouclage ne nous permettent pas de livrer ici le palmarès de la 11e cérémonie des Hots d'or, tenue la nuit dernière salle Wagram, à Paris. Non, ce n'est pas si grave, mais ces Hots d'or ont en eux-mêmes une dimension symbolique particulière. Après une éclipse de huit ans, ils ne se sont pas remis en selle pour célébrer en fanfare la vigueur retrouvée d'une industrie prospère. Ils tentent au contraire de redonner le moral à un business dépressif, de galvaniser les troupes, d'attirer l'attention du public sur un commerce qu'il a largement délaissé.

Cette débandade s'explique par des motifs bien connus : Internet, essentiellement, par lequel d'abondants robinets pornos gratuits et de tout acabit (des films piratés, mais aussi des échanges amateurs, des gonzos hors circuit et des produits spécifiques comme le tchat via webcam) étanchent la soif sexuelle du monde contemporain qui, elle, semble inextinguible. Résultat : les ventes de DVD sont en chute libre, malgré une gigantesque braderie sur leur valeur en quelques années. On notera que les titres de la presse spécialisée dans le X accélèrent eux-mêmes ce processus qu'ils prétendent combattre en offrant quantité de DVD sous leurs blisters, Hot Vidéo compris. Ce magazine, inventeur et organisateur d'une cérémonie inspirée des AVN Awards américains (Adult Video News étant l'organe professionnel local), forme d'ailleurs à lui seul un parfait exemple de l'état des lieux, s