De bout en bout épatant au sens traditionnel du terme, turbulent et colorié, le mirobolant Micmacs à tire-larigot fait rêver d'Houdini, Edison ou Meliès ; rêveurs de cinématographe qu'il aurait fait rêver, entre Tim Burton, Gilliam et Jeunet lui-même, dont ce nouveau film tire une épure.
Soit un bricorama grand spectacle qui brasse méli-mélodrame, intrigue et mésaventures en cascade dans un Paris féerique dont le cœur serait le Tire-Larigot ; une machine dramatique mettant aux prises des marchands d’armes (puissants, riches, méchants) et une cour des Miracles moderne de braves petits éclopés-comploteurs : Bicot et Bibi Fricotin chez Max et les Ferrailleurs, revus Ali Baba et les 40 Pim, Pam et Poum SDF contre les Rapetous dealers de canons.
On retrouve là à l'œuvre toute la boîte à farces, musique et attrapes maison, devenue, au fil des ans et affiches sépia (Delicatessen, la Cité des enfants perdus, Amélie Poulain, Un long dimanche de fiançailles…), le brevet SGDG-JPJ. Malle aux souvenirs, gueules d'atmosphère, ballets mécaniques et goualante des faubourgs, bric-à-brac lunatique Lépine, trucs chic choc, «Doulce France» et Paris toujours Paris (le pont levant de l'Ourcq des Portes de la nuit, le triporteur Nicolas, la station Europe rénovée à l'ancienne…), sentimentalisme fleur bleue, effet domino-papillon… Mais tout ce nuancier typique patrimonial - irritant si fort certaine critique cinéphiliqueCahieriste Carnéphobe -, tout ce dépliant com