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Libération
Critique

Rossellini, liturgie cathodique

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DVD. Le maître du néoréalisme italien déclare, à la fin des années 60, la mort du cinéma et tourne une série de fresques historiques pour la télévision.
publié le 29 octobre 2009 à 0h00

Fellini/Rossellini : tandis que l'un fait l'objet d'un double hommage-résurrection (expo et rétrospective), l'autre grand cinéaste italien réapparaît à son tour à travers l'édition DVD de quatre de ses derniers films produits et diffusés pour la télévision. Rossellini est né en 1906, Fellini en 1920. Les deux hommes se rencontrent et travaillent ensemble pour ce qui restera comme la grande période révolutionnaire du néoréalisme de l'après-guerre, dont Rossellini est à jamais le héros avec Rome, ville ouverte, Païsa, Allemagne année zéro…

Fellini participe aux scénarii, fait l'assistant-réalisateur. Plus intéressé encore à l'époque par le journalisme et la caricature que par le cinéma, il racontera que le tournage de Païsa, au milieu des gens à Rome, Naples et Florence, dans l'invraisemblable chaos de la reconstruction, entre les ruines et les chars des alliés, eut sur lui un effet décisif : «Voyant Rossellini au travail, j'ai découvert pour la première fois qu'il était possible de faire des films avec le même rapport intime, direct, immédiat, qu'un écrivain quand il écrit ou un peintre quand il peint.»

Les relations entre les deux créateurs ne tardent cependant pas à se détériorer. Le jeune Fellini signe au début des années 60 deux œuvres majeures (la Dolce Vita et 8 1/2), tandis que le prince néoréaliste, après dix années de gloire au côté de la plus grande star de l'époque, Ingrid Bergman, et un nouveau chef-d'œuvre ramené d'un lo