Un petit matin de l'année 1976, dans le bel Etat assoupi de Virginie, un jeune et beau couple lui aussi endormi entend sonner à la porte de sa maison. Sur le seuil, personne, sauf un colis à l'intérieur duquel se trouve une boîte. Et dans la boîte, un bouton rouge… Le prélude de The Box remplit en quelques secondes une somme formidable de conditions, critères et conventions. A sa suite, n'importe quelle histoire peut commencer, du drame familial au merveilleux disneyen, du fantastique façon Tourneur à l'épouvante manière Dante, de la fable paranoïaque à la farce high-tech. D'ailleurs, Richard Kelly ne résiste pas à faire emprunter plusieurs de ces voies à son film, se refusant longtemps à en choisir une qui soit aussi sérieuse que sa propre résolution à résoudre pour nous ce mystère : d'où vient-elle, quelle est-elle et où va-t-elle, cette satanée boîte ?
McGuffin.La boîte est une épure de «McGuffin», cet objet prétexte théorisé (avec humour) par Hitchcock, chose matérielle mais mystérieuse dont l'enjeu alimente le développement du scénario, et dont The Box propose une variante tautologique. La boîte est au centre de sa propre énigme : «Si on appuie sur le bouton, prévient plus tard un messager défiguré, on gagne un million de dollars mais quelqu'un meurt quelque part dans le monde.» Et si on l'ouvre par en dessous, pour regarder dedans, comme ne manquent pas de le faire Arthur (James Marsden, bien) et Norma (Cameron Diaz, bien auss