De prime abord, le générique de la Grande Vie peut laisser penser à un gag. Emmanuel Salinger, ancien étudiant en philo, diplômé de l'Idhec, monteur et metteur en scène de courts métrages, comédien chez Despleschin, Beauvois, Chéreau ou Lvovsky, signe son premier film, une comédie. «Ceux qui ne me connaissent pas seront peut-être surpris de passer d'un cinéma d'auteur à la comédie mais, depuis toujours, j'aime rire au cinéma», s'amuse le réalisateur, qui aligne les références : «Le comique de destruction massive à la Mack Sennett, la comédie américaine ancienne ou actuelle, des films français récents comme les OSS 117 et puis, par-dessus tout, la comédie italienne des années 60 et 70. Quand j'étais très jeune, j'avais été frappé par la qualité de ces films et, en même temps, par leur popularité. Ils avaient une dimension anarchiste et tout le monde adorait ça.»
Cette cinéphilie - revendiquée adolescente - constitue le tuteur de la Grande Vie. D'hommages en clins d'œil, Salinger passe d'un registre à l'autre, jouant des codes et des références. Tout ne fait pas mouche, quelques gags se perdent en route, mais l'ensemble a du coffre et un rythme soutenu, l'essentiel pour une comédie. «Je voulais ce rythme-là dès le départ, mais ça s'est encore radicalisé quand nous avons appris que le budget de cinq millions d'euros était passé à trois, ce qui m'a obligé à condenser voire à supprimer des passages entiers.» Le vieil adage «fai