Comédie dramatique mélo sur la fin (rose), farce au début (rouge), Le Concert, qui devrait faire son petit bouche à oreille de chemin sur l'air popu du «Cercle des full choristes disparus», n'a pas de vraie vedette, ou bobine. Alexeï Guskov le héros, cousin de celui de la Vie des autres, joue un rôle passeur de chef d'orchestre effacé. Le Concert, titre ingrat comme l'affiche, joue collectif. Le violon rom charme, comme Mélanie Laurent avec son rien d'aigu froissé ; l'Obélix soviet chauffard et Miou Miou font leur part de pathos. C'est le bolchevique-pas-mort manager qui serait la deuxième star surprise avec Berléand. Tranchant idem, ce sale stal a un truc truculent dans le mal parler bien français qui le distingue - et bon cœur au fond. Tchaïkovski plus fort que le goulag, vive le Bolchoï à Paris.
Par contraste, le petit chef-d'œuvre, La Loi de Murphy déploie un véritable bouquet de têtes. Soit la bonne nouvelle du ciné français saisonnier : du graf-générique au happy end rétroversé, tout de ce polar d'hommes en blanc à l'humour noir embobine. A commencer par ses types. Le rôle-titre Pio Marmaï, inconnu au bataillon, est une star née : le répertoire (Lorenzaccio, le Cid) n'attend que lui ; comme Largo Winch 2 ou Lupin ; il peut tout faire, comme il est fait (yeux veloutés, 23 ans, latin) et comme il fait là, repris de justice brancardier stylé à quarante-cinq minutes de sa fin de