Le photographe Bernard Plossu a lié toute sa vie aux voyages et aux images. Deux expos en janvier exploreront son lien privilégié au cinéma.
La première image ?
Le film Adémaï aviateur, par un chaud soir d'été à Juan-les-Pins, en 1949 je crois.
Le film (ou la séquence) qui a traumatisé votre enfance ?
Traumatisé ? Pourquoi traumatisé ? Ça peut être «enchanté», au contraire ! Premier souvenir, deux «documentaires» : l’un sur la Chine, les statues de chiens devant les temples ; et l’autre sur le Canada, les couleurs inouïes des chemises à carreaux rouges et noirs des Canadiens sous le ciel bleu des films en couleur parfaits des années 50.
Une scène fétiche ?
Quand Massaï l'Apache, dans Bronco Apache de Robert Aldrich, retrouve enfin sa montagne après s'être enfui du train qui l'emmenait, lui et les siens, dans une réserve en Floride (tu parles !). Sa révolte avait tout à voir avec celle, plus tard, du jeune Anglais dans l'admirable la Solitude du coureur de fond qui refusait de passer la ligne…
Vous dirigez un remake. Lequel ?
Aucune idée : je n’ai jamais pensé à «diriger», mais seulement et essentiellement à filmer : les cameramen m’intéressent plus que les metteurs en scène.
Le film que vous avez le plus vu ?
Vera Cruz, de Robert Aldrich, partout et dans toutes les langues, en français, anglais, espagnol…
Un photographe dont vous auriez aimé qu’il fasse du cinéma ?
Il l’a fait, c’est John Cohen sur le Pérou.
Un rêve qui pourrait être le début d’un scénario…
Rêve récurrent : je marche dans une ville, et dans la vitrine du libraire, il y a un… nouveau Tintin, pour de vrai ! Hélas, je me réveille ! Comment filmer ça ?
Le personnage qui vous fait le plus rêver ?
Ça alors, aucune idée ! Le mot «personnage» s’applique toujours à une abstraction de beau parleur, je préfère nettement le temps passé avec des indiens dans la jungle, ce ne sont pas des personnages, mais des vraies personnes. Artaud disait que