Les temps ont changé où la chose la plus dure que l’on pouvait demander à une star était qu’elle souffre à notre place. Le public, comme au spectacle, attend désormais des films qu’ils bousculent la star, la fasse douter d’elle-même, la pousse à l’autocritique. Que leurs personnages nous les exposent sous la lumière crue, sans protection aucune. Les spectateurs, on sait désormais qu’ils ne peuvent plus rien leur arriver (sinon un petit frisson de temps en temps). Ils sont chez eux. Puisque c’est chez eux, à la maison, qu’ils voient principalement les films. L’acteur, en revanche, doit se débattre. S’il se débat bien, il sera désigné bon acteur (comme on dit bon sportif). On le fêtera. S’il est une brèle, s’il ne relève pas le challenge, on le sortira.
Roi fainéant. C'est un peu à ce titre qu'il est possible de regarder l'incursion du très bankable Yvan Attal dans le cinéma du Belge Lucas Belvaux (Cavale, la Raison du plus faible…). Les deux garçons sont, l'un comme l'autre, acteur et metteur en scène, et sans doute l'estime réciproque dont ils font part dans le dossier de presse ne relève en rien du pipotage promotionnel. Pourtant, pas une fois, dans un scénario qui pourtant repose tout entier sur son personnage principal, Belvaux ne lâche la bride à son personnage, ni à l'acteur qui fait corps avec lui. Il le regarde se débattre, endurer, encaisser un tournage dur (pour lequel l'acteur a perdu pas mal de poids, si bien que l'on a vu des jou