Voilà un cinéaste qui a déboulé sur la scène cinéphile tel un beau diable, comme expulsé, tout fumant, du sauna urbain de Manille. Effet de sidération. Emballement. Il y a trois ans, à peu près personne n'avait entendu parler de Brillante Mendoza. Puis ce fut le coup de feu 2008, un film à Berlin (Slingshot-Tirador, qui sort aujourd'hui en DVD chez Equation vidéo), un autre en salles en France (John John), un nouveau en compétition à Cannes (Serbis). Un an plus tard, Mendoza postait aux sélectionneurs cannois, in extremis,un DVD de son Kinatay. Il se retrouve immédiatement, pour la deuxième année consécutive, en compétition et cette fois ne rentre pas bredouille, mais avec un prix de la mise en scène. Trois mois plus tard, toujours pas fatigué, il atterrissait à la Mostra de Venise avec Lola, nouvel opus encore inédit, prévu pour 2010.
Mendoza est né dans une famille nombreuse en juillet 1960. Il n'a jamais fait d'école de cinéma mais des études d'arts à l'université Santo Tomas de Manille, puis a fait carrière dans la publicité, réalisant de nombreux spots pour les plus grandes marques internationales. C'est parce qu'il commençait à s'ennuyer dans ce secteur qu'il décide, en 2005, de réaliser un premier long métrage, Masahista(le Masseur) : «Le tournage a eu un effet de révélation, je rêvais encore à l'époque de blockbusters et de cinéma commercial. J'ai tout d'un coup découvert en moi une nouvelle p