C'est au temple de l'art moderne classique, entre les Demoiselles d'Avignon de Picasso, les nus bleus de Matisse et les nymphéas de Monet, que le génie macabre du réalisateur américain Tim Burton a fait son entrée ce week-end à New York. Le musée d'Art moderne (MoMA) propose, jusqu'au 26 avril, une exposition de 700 œuvres en tous genres du cinéaste, certaines remontant à son enfance tourmentée à Burbank, en Californie.
Super 8. Un véritable festin visuel de dessins, peintures, photos Polaroïd, sculptures, montages, poupées, films et accessoires de films. Les fans de Beetle Juice, Edward aux mains d'argent ou Batman sont invités à pénétrer dans l'intimité créatrice du maître de l'onirisme. «Y a-t-il un médecin dans la salle pour me dire si je suis mort ?» a lancé Tim Burton, tout sourire, à la soirée de vernissage, ironisant sur la sensation d'assister à sa propre rétrospective posthume.
De l'entrée de l'exposition, par une gueule pleine de dents de monstre hirsute, jusqu'aux films d'horreur que l'artiste avait tournés ado en Super 8, en passant par les marionnettes animées grandeur nature de Charlie et la chocolaterie ou des répliques en mousse des têtes décapitées des acteurs Sarah Jessica Parker et Pierce Brosnan dans Mars Attack, le constat est édifiant : le MoMA a tourné gaga de l'univers fantasmagorique burtonien.
Les créations de celui qui, enfant, jouait dans les cimetières occupent trois étages. A c