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Libération
Critique

L’armée du phallus

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Testostérone . Un docu fourre-tout sur le machisme ordinaire.
(UGC Distribution)
publié le 25 novembre 2009 à 0h00

On aurait voulu aimer ce documentaire. D'abord, pour son affiche accrocheuse centrée sur une paire de couilles tricotée de laine multicolore. Ensuite, pour son titre, la Domination masculine, fleurant bon le Bourdieu et sous-entendant une inversion théorique prometteuse sur un sujet ultralégitime mais essoré : le féminisme.

Caché. Le film débute, fidèle à ses impertinentes promesses : on croit assister à un accouchement avec un père en blouse verte d'hôpital, on est spectateur d'un allongement de la verge. «Un centimètre dans le pénis, c'est un centimètre de plus dans la tête», dit le chirurgien. De la domination masculine, le Belge Patric Jean en démontre son versant caché et silencieux, évidence qui passe pour naturelle et ne l'est pas. Dans un magasin de jouets, un vendeur explique, imperturbable, devant cafetières et machines à laver. «C'est fait pour les filles. Elles imitent leur maman.» Pour les garçons, des déguisements de héros, cow-boys et pompiers.

Autre moment savoureux : une séquence en noir et blanc où le jeune Pierre Tchernia fait l'article à un salon d'électroménager : «L'outil le plus parfait qui ravaude, lave, épluche les pommes de terre, soigne les enfants et sourit, c'est la femme. Alors n'hésitez pas, achetez une femme !»

Posture. Le réalisateur excelle dans le montage de ces séquences drôles et signifiantes. De même quand il évoque un fait divers sanglant survenu au Québec en 1989 : un t