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Libération
Critique

«Trou de mémoire» : les dossiers de l’écrou

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9 m2. A Bruxelles, une rétrospective ramène la prison dans notre champ de vision.
publié le 25 novembre 2009 à 0h00

L'engouement pour le Prophète, la sortie imminente du premier film de Léa Fehner (Qu'un seul tienne et les autres suivront, dont l'action a pour lieu un parloir) : la représentation de la prison semble enfin intéresser cinéastes et public. L'année a trouvé, en quelques semaines, son symptôme. Les facteurs sont nombreux, mouvants : les retombées dans l'inconscient collectif d'un travail de longue haleine de dénonciation, par des associations, de l'état actuel de délabrement des prisons en France, minées par la surpopulation ; le sentiment récent, sur fond de politique répressive, que la taule, ce n'est plus seulement pour les autres.

La rétrospective «Trou de mémoire, regard sur une case noire de notre société : la prison», que le cinéma bruxellois Nova organise, ne se contente pas de rappeler que la question de la prison n’est pas nouvelle. Les débats avec des ex-détenus, des cinéastes, des psychanalystes, des abolitionnistes, des historiens - le plus souvent foucaldiens, comme Philippe Artières - ou des membres de l’Observatoire international des prisons montreront qu’elle est loin d’être close.

Pouvoir. Coïncidence, ce vendredi, au moment où l'on découvrait stupéfaits The Mark of Caïn, docu hallucinant d'Alix Lambert sur les tatouages des taulards en ex-URSS, ça bardait à la porte de Bruxelles, où des «gens de l'extérieur» répondaient avec colère à la révélation des violences opérées par la police, le mois dernier dans la prison de