Raconter sa vie privée ne présente aucun intérêt si on ne traduit pas ce récit dans un roman de son existence qui n'a rien à voir avec la mythomanie et tout à faire avec la fiction. La Folle Histoire raconte un peu (beaucoup ?) de la vie de Jean-Jacques Zilbermann, son auteur. Mais c'est surtout une fantaisie, transplantée dans les désirs d'un personnage. Simon Eskenazy (Antoine de Caunes), clarinettiste à succès dans le répertoire de la musique klezmer, pédé cinquantenaire gentiment flippé qui se bricole une jouvence en couchant avec des jeunes : un prof de philo et, à égalité de plan cul, Naïm, un jeune travesti arabe.
«Gestapositoire». Ce qui est aimer se compliquer la vie. D'autant que celle de Simon est lourde de bien d'autres singularités : fils de Bella, mère juive possessive (pléonasme), ex-mari d'une femme un peu givrée (Elsa Zylberstein) et père d'un garçon de 10 ans résultant de ce passé (qui est aussi le sujet de L'homme est une femme comme les autres, premier épisode, il y a dix ans, des aventures de Simon).
La Folle Histoire est vraiment folle quand, tels les Marx Brothers entassant un maximum de monde dans un minimum de cabine, toutes ces singularités se bousculent sur le paillasson de Simon. Maman-chérie s'est évidemment fêlé la hanche («casser !» dit-elle) et, tout aussi fatalement, elle vient s'installer dans l'appartement de son fils adoré, et son intrusion va quelque peu compliquer la vie de Simon. S'en s