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Libération
Interview

Le club de Jim

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Panthéon rock. A l’occasion de la sortie de «The Limits of Control», le cinéaste Jim Jarmusch évoque pour «Libération» souvenirs et rencontres.
(Le Pacte)
publié le 2 décembre 2009 à 0h00

The Limits of Control est l'histoire d'un homme samouraï qui a rendez-vous avec d'autres drôles d'humains, tous aussi étranges les uns que les autres. A l'occasion de la sortie de son nouveau film, nous avons eu envie de remonter le temps avec Jim Jarmusch, éternel outsider chic du cinéma depuis Stranger Than Paradise, au début des années 80. Parce qu'il a endossé sans mauvaise grâce le rôle du fan, il a su mêler sa propre filmo singulière et cette rencontre admirative avec ses idoles. Souvenirs d'un gentleman parmi les siens.

William S. Burroughs (1914-1997) Romancier (le Festin nu, les Garçons sauvages…)

«The Limits of Control, le titre, vient de lui. Quand j'étais gosse à Akron [dans l'Ohio, ndlr], un copain et moi avons fouillé dans l'endroit où mon frère cachait des choses ; on n'avait que ça à foutre. Akron est une de ces villes postindustrielles qui cultivent l'ennui. On savait qu'il y aurait dans les affaires de mon frère des trucs qui nous changeraient. Au milieu des disques de Charlie Parker, j'ai trouvé une édition du Festin nu. Je n'en avais jamais entendu parler. J'ai dévoré le livre.

«Plus tard, en 1978-1979, j'ai travaillé comme ingénieur du son sur Burroughs, le documentaire d'un ami : Howard Brookner. Du coup, on était amenés à passer pas mal de temps avec lui, dans le Colorado et à New York, dans son bunker du Bowery.

«Et une nuit, alors qu’on y était et qu’on buvait de la vodka ch