La qualité d'un film se juge-t-elle à la virulence de ses détracteurs ? Food, Inc. serait «un film à sens unique, sous influence […] contre-productif pour parvenir à un dialogue sérieux à propos du sujet crucial de notre approvisionnement national en nourriture». C'est en tout cas l'avis de la société Monsanto. Le géant de l'agrochimie n'a tellement pas aimé Food Inc. qu'il a lancé un site internet pour le démolir.
Viande. Il faut dire que le docu de Robert Kenner n'a pas de fausses pudeurs pour citer les noms des entreprises qu'il juge responsables de l'industrialisation à outrance de l'alimentation, et que Monsanto figure en bonne place parmi les accusés, aux côtés des géants de la viande ou des rois du fast-food.
Food, Inc. n'est pas un film sur la malbouffe, mais plutôt un démontage très éclairant du fonctionnement de l'industrie alimentaire des Etats-Unis : concentrée aux mains de quelques géants peu soucieux des normes sanitaires, exploitant des clandestins et très liés aux administrations. Témoignages à l'appui, le docu montre que cette nourriture bon marché a un coût pour la société, notamment en matière de santé publique (obésité, contaminations bactériennes…).
Focalisé sur les Etats-Unis, le film n'a pas la portée internationale du We Feed the World de l'Autrichien Erwin Wagenhofer. Et pêche parfois par manque de nuances : les méchants y sont cyniques et les gentils édifiants. Comme cette famille pauvre qui