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Libération
Interview

«J’aime le trop-plein, quand ça déborde»

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Léa Fehner, 28 ans, réalisatrice de «Qu’un seul tienne...» : .
publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Léa Fehner est née à Toulouse en 1981. Intello et volubile, fumant clope sur clope, elle a déjà accumulé, à 28 ans, pas mal d'expériences (séjours de travail à Bamako et au Cambodge, quatre courts métrages, bénévole pour l'aide aux proches de détenus…). Comme Céline Sciamma (Naissance des pieuvres) ou encore Teddy Lussi-Modeste (Jimmy Rivière, prévu pour 2010), elle est issue des dernières promotions de l'école de cinéma parisienne, la Femis, et, comme eux, non de la section «réalisation», mais «scénario» : «J'ai passé quatre ans à ne faire qu'écrire, une période assez solitaire mais très dense, très intense. Le cursus vous pousse à écrire l'équivalent de quatre longs métrages. Ça désinhibe !»

Sur le terrain. «J'ai fait du bénévolat pendant cinq ans pour l'association SEP91 [Soutien Ecoute Prison, ndlr]. Nous intervenions aux portes des parloirs pour faire de l'aide psychologique aux proches des détenus et les aider à faire face à une situation carcérale très complexe à démêler administrativement (permis de visite, lettres au juge…).

«J'ai pris beaucoup de notes en effectuant ce travail, qui vous fait rencontrer des histoires souvent dérangeantes, qui ont une grande force d'interpellation. J'ai aussi consulté les mains courantes dans lesquelles chacun des bénévoles consignait tout ce qui s'était passé dans la journée. Je me souviens par exemple de quelques phrases : "Jeune fille vient nous voir, n'a jama