Le corps de Jean-Paul Belmondo est le cœur de la ressortie italienne radieuse la Viaccia. L'enveloppe charnelle délectable de Claudia Cardinale au plus capiteux de sa jeune séduction, qui rejoindra le héros fougueux de Cartouche peu après, est là aussi, infusant comme laiteusement l'écran noir et blanc de cet oublié 1960 (de Mauro Bolognini, pour ceux que cela intéresse), mais la sensualité évidente de la dame, attendue en quelque sorte, saisit et tourne moins les sens que celle du beau Belmondo dans sa première sève, frais écrue des Tricheurs, bouleversante à réviser soixante ans après.
«Che bellezza !», s'extasie justement, dans un souffle pigeonnant, son amante Bianca, Manon Lescault du claque local dont le Des Grieux rural de l'affaire s'est épris. Claudia Cardinale donc, féminin dépravé sublime du mâle Belmondo.
Songer, qu'ensemble, ce «Bébel» de grâce et Delon état «Sauvage» ont illustré les passions françaises et de Navarre ou d'Italie d'alors, cinq ou six ans durant… Qui, aujourd'hui, pour relever la lignée ? Quel type, dans le cinéma d'ici, pour évoquer vraiment l'un ou l'autre de ces doux loups apolloniens - pendants héroïques à la souveraine Bardot des temps ? Hors et depuis le rare Dutronc disons, personne ; sauf le respect des divers prétendants saisonniers au titre, plus ou moins recevables, Duris, Duvauchelle, Lanvin ou Berry hier, Nicolas Cazalé, Guillaume Canet et Tomer Sisley, Louis Garrel ou autre