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Libération
Critique

Les Dwan dans la prise

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DVD . Sept films de la période RKO du cinéaste, avec en bonus les entretiens qu’il accorda à Peter Bogdanovitch.
publié le 23 décembre 2009 à 0h00

Pour l'édition de sept films d'Allan Dwan période RKO (1953-1956), Carlotta n'a pas mégoté sur le dithyrambe promotionnel : «Une légende d'Hollywood», etc. Ce qui aurait sûrement amusé l'intéressé qu'on entend souvent sourire dans les bonus audio restituant les entretiens qu'il accorda à Peter Bogdanovitch entre 1968 et 1969.

Au fil de ses confidences, Dwan se révèle plutôt comme un modeste, tout entier dans cette politesse vieille école qui lui permet de tenir à distance les questions trop frontales de Bogdanovitch, voire d'éluder ses pinaillages de cinéphile carbonisé par son admiration. «Je ne me souviens plus très bien» est son issue de secours favorite quand l'intervieweur veut lui faire dire du mal d'un acteur (Ronald Reagan en particulier) ou de Benedict Bogeaus qui fut son producteur «tyrannique» pour ses dix films sous label RKO. Effet d'humour garanti puisque quelques minutes plus tard, Dwan retrouve miraculeusement la mémoire, dès lors que la question l'intéresse. Surtout si elle est technique. Le cinéaste parle de son activité comme d'un «vrai métier». Qui consiste, à l'en croire, à travailler comme un employé de banque : à la chaîne et à la schlague. Sauf que sa filmographie est nettement plus amusante à lire qu'un relevé de compte. Quelque 400 films à son actif, dont les deux tiers, tournés avant l'invention du parlant, sont perdus. «Allan Dwan ? Oh mon Dieu ! Il a dû commencer à tourner au moment de l'invention de l'électricité.»<