Présidente du Centre national de la Cinématographie (CNC), Véronique Cayla juge la hausse de la fréquentation encourageante, mais estime qu’elle ne doit pas masquer la situation délicate des petites salles, en particulier en zones rurales.
Comment expliquez-vous cette hausse de la fréquentation ?
Il y a plusieurs effets conjugués. Tout d’abord, l’offre des films. Il y a eu des longs métrages, français comme américains, qui ont su attirer des publics. Ensuite, le parc des salles s’est amélioré. Alors que le nombre de cinémas était stable jusqu’à 2009, de nombreuses salles, dont beaucoup de multiplexes, ont été ouvertes. Enfin, l’effet de la crise économique est indéniable. On a vu par le passé que les situations d’instabilité modifiaient la fréquentation. Dans les milieux urbains, on part moins en vacances, mais on va plus au cinéma.
La fréquentation générale est en hausse, mais la part de marché des films français a baissé…
On est revenu à la normale, avec une part de marché de 37% de films français. 2008 avait été exceptionnelle : avec l'effet Ch'tis, ce chiffre était de 45%. Cette année, comme aucun film n'a dépassé les 10 millions d'entrées, on assiste à une bonne répartition de la fréquentation, et donc à une plus grande diversité culturelle. Il y a eu un bouquet de 20 films français qui ont attiré plus d'un million de personnes.
Que pensez-vous du décalage entre les chiffres de fréquentation des zones urbaines et ceux des zo