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Libération

Isabelle Fuhrman & Maria Valverde

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par BAYON
publié le 6 janvier 2010 à 0h00

Esther est une chouette petite horreur des familles espagnole, capitalisant explicitement sur le précédent local de l'Orphelinat (le titre original de la chose étant Orphan). Mais Esther, nom vaguement malsain de l'Orpheline (titre canadien), n'est pas mal. Baignant dans un jus de popote US (fausse couche, adoption, planning familial), américonnerie soulignée par le casting, la comédie noire gore au menu développe le thème inédit du faux enfant orphelin tueur de famille recomposée incestueux. Qui dit mieux ? Dans la peau trompeuse du rôle-titre, en démarque inversée du Bon Fils (fleuron de l'idéal Macaulay Culkin), une intéressante mais essentiellement repoussante fée Carabosse de 10 ans, déviante sans l'être : Isabelle Fuhrman, 30 ans nains dans le civil. Plus attrayants, si l'on veut, les vieux. Notamment Peter Sarsgaard, dans le rôle du papa, sosie du fiston Sutherland (peu disponible depuis qu'il est pris 24 heures sur 24 par 24 heures). «Kiefer» Sarsgaard, croisé dans Rendition ou ailleurs, ici supposé architecte, raisonneur avéré, père modèle apparent et finalement beauf ordinairedémontré(chipotant un kil de rouge à bobonne avant de se le licher en Suisse), ne l'emportera pas au paradis. Son épouse moins stricte, Vera Farmiga, habituée série B, est la maman alcoolique-anonyme de ce sac de nœuds enfantin, que son détraquement rend dangereuse pour elle ou son entourage, et attachante