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Libération
Critique

«Mr nobody», personne n’est parfait

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Papillon. Après dix ans d’absence, retour du Belge Jaco Van Dormael («Toto le héros») dans un film-capharnaüm.
publié le 13 janvier 2010 à 0h00

«Mr Nobodyest un film sur la complexité […]. C'est aussi un film sur la vie», annonce Jaco Van Dormael dans le dossier de presse. Le réalisateur belge avait disparu des écrans depuis Toto le héros (1991, Caméra d'or à Cannes) et Le huitième jour qui avait valu en 1995, toujours sur la Croisette, un prix d'interprétation ex aequo à Daniel Auteuil et Pascal Duquenne. Le succès public fut au rendez-vous pour cette version européenne de Rain Man, la rencontre entre un type surmené et un mongolien hédoniste.

Ensuite le cinéaste est manifestement entré dans une longue période de cogitation et d'écriture extrême, penché quotidiennement pendant plus de sept ans sur le script de Mr Nobody. Six mois de tournage, un an de montage, un budget estimé à plus de 30 millions d'euros, le projet est devenu, aussi, un enjeu de production hors-norme. Le film était profilé pour atterrir à Cannes mais il s'est replié finalement à la Mostra de Venise sans récolter de récompense notable. Un sentiment d'embarras plane sur cette superproduction auteuriste qui s'apparente à un accident industriel au même titre, par exemple, que Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud ou The Fountain de Darren Aranofsky.

Mr Nobody repose sur le principe du récit multiple déployant l'arborescence des vies du personnage principal, Nemo Nobody, un vieillard de 118 ans qui se raconte à un journaliste entré en clando dans la chambre immac