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Libération
Critique

Rando sanglante à dos de moullet

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Fourche. Le réalisateur excentrique se met en scène dans un «documenteur» sur la grande criminalité dans son village natal.
publié le 13 janvier 2010 à 0h00

Montons dans les combles de Luc Moullet. Lui-même y grimpe d'un coup d'échelle branlante : il nous emmène voir sa «filmothèque» après avoir annoncé : «Je ne suis pas quelqu'un de très normal. Je vis toujours un peu à côté de la réalité.» Dans le grenier, des boîtes de bobines dépareillées, rien de reluisant. Et soudain, exit le cinéma, Moullet enchaîne direct sur un tout autre sujet : son père «paranoïaque» et, de là, les Alpes (du Sud) et le célèbre crétinisme afférent. C'est le sujet du film : «Luc Moullet» (personnage que Luc Moullet décrit comme un «MacGuffin» narratif, obscur objet des interrogations du spectateur) est issu d'une famille de schizos flingueurs et il se félicite de n'avoir quant à lui tué personne, «pour le moment», précise-t-il.

Tourisme. La Terre de la folie se présente comme une sorte de «documenteur» sur les crimes de malades plus ou moins mentaux commis à travers le siècle dans un «pentagone» très précis, entre les villages de Sault, Rosans, Montclar, Castellane et Quinsons : «Le haut plateau, avec son vent continu, pousse à la neurasthénie. Il peut même rendre fou, surtout à la fin de l'été. A Cruis, le mari tue sa femme et se suicide. A Saint-Etienne, le mari tue sa femme et se suicide. Il peut en plus tuer ses enfants comme à Villevieille, Larche ou Puimoisson.» On n'est pas sûr que les offices de tourisme des Alpes-de-Haute-Provence et Maritimes l