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Libération
Critique

«Brothers», trio bravo

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Taliban . Maguire, Gyllenhaal et Portman en totale harmonie.
publié le 3 février 2010 à 0h00

Est-il possible de dire d'un film, avec bienveillance, qu'il est de moyenne importance ? C'est un peu l'effet que produit Brothers, qui trouve une place sentimentale où se nicher pour occuper nos esprits en raison même de sa nature médiane. Remake lointain de Brødre, réalisé et coécrit par la Danoise Susanne Bier, Brothers est acclimaté à une Amérique profonde, en prise avec les démons que nourrissent les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

Loser. Le film raconte l'histoire de Sam, jeune capitaine que l'on croit mort au front mais qui en ressuscite, au prix d'un trauma dont il veut cacher la vérité. A son retour, Sam présente tous les symptômes d'un grave désordre mental, mais il constate aussi que les autres ont également changé, notamment sa femme Grace et son jeune frère Tommy, le loser de la famille, qui ont plus que sympathisé… Cela aura été un peu long à venir, mais le meilleur de Brothers commence là. Si l'on jetait un caillou dans l'eau parfois trop calme du film, pour voir sur quoi il ricoche et quels ronds concentriques il révèle, un cercle de feu se lèverait en son milieu : son trio d'acteurs.

De bout en bout, le héros émasculé Tobey Maguire, le fils rédimé Jake Gyllenhaal et l’aimée perplexe Natalie Portman jouent en incandescente harmonie (même si on peut juger que cette dernière donne la note la plus parfaite, comme d’habitude). Sheridan excelle à jouer sur leur beauté, leur jeunesse, leur carnation et leur vibration sensu