Le plus vieux métier du monde. On ne se risquerait pas à écrire le plus beau (à moins de vouloir s'amuser à battre le record de commentaires sur Liberation.fr). Chacun, sans porter de jugement, peut penser en lui-même qu'il s'agit d'un des plus durs. Et le moins respecté d'entre tous, le plus maudit. Mais un métier. Et à ce titre diagnosticable, sujet d'élection idéal pour Jean-Michel Carré, précédemment auteur de J'ai (très) mal au travail. Ce pourrait être le sous-titre de ce film-ci encore une fois, mais il se trouve que les Travailleu(r)ses du sexe en comporte déjà un, plus explicite encore : Et fières de l'être.
Une«Pute Pride» en quelque sorte et qui s’inspire d’une des marches qui fait s’étrangler aujourd’hui un nombre infini de voix, une fierté irritant les politiciens de droite comme de gauche. Tous voient dans la prostitution un problème qui aujourd’hui ne relève plus seulement du point de vue moral, mais de la question migratoire, un pan entier de la prostitution étant directement relié à l’immigration clandestine. Mais c’est aussi un thème qui oppose les intellectuels, en particulier les diverses générations des courants féministes. Les unes voient dans le commerce sexuel tarifé un asservissement machiste, d’autres, proches de la prostituée, militante et écrivaine genevoise Grisélidis Real (morte en 2005), défendent au contraire l’autonomie radicale de ceux et celles qui vendent leur corps dont ils peuvent disposer à leur guise, y compri