Alors que ses héros, flamberge au vent, ont conquis le monde et les écrans par vagues régulières depuis 1898 (Fencing Contest From the Three Musketeers), Alexandre Dumas, le romancier du Panthéon, n'avait pas lui-même été la victime propitiatoire d'une vie scénarisée (à part un improbable feuilleton télé tchèque). L'Autre Dumas, reprise filmée par Safy Nebbou, et considérablement augmentée, d'une pièce de boulevard à succès (Signé Dumas), innove donc, même s'il ne porte que sur une tranche de sa vie (assez saignante) : celle de la collaboration du grand Dumas avec le mince Maquet. Collaboration qui, tout compte fait, n'a duré dix ans à peine, laisse deux chefs-d'œuvre de la littérature mondiale qui ont pris la dimension de mythes : le Comte de Monte-Cristo et les Trois Mousquetaires.
Rubicond. Eût-on interrogé un spécialiste de Dumas (ces animaux rares existent) sur la distribution, et lui eût-on assuré que le rôle de Dumas serait tenu par Gérard Depardieu, il se serait récrié : «Et pourquoi pas Josiane Balasko en princesse de Clèves ?!» Tant on garde un souvenir exécrable de son Edmond Dantès télévisuel dayanesque, contresens flagrant, rose et gras, quand on attendait un spectre tragique rendu à la vie une fois vengeance faite. Ce Berrichon tout blond, de rose et de lait, pourrait-il se changer, par miracle, en quarteron crépu et bistré, dont il ne partageait que l'ampleur du tour de taille ? Certes, le Dumas que