Menu
Libération

Vera Farmiga

Article réservé aux abonnés
par BAYON
publié le 10 février 2010 à 0h00

Parlons de l'étrange Vera Farmiga. C'est une femme, pas exactement belle, sinon laide parfois, avec son visage familièrement indistinct, mais bien mieux, ravissante, qui tombe littéralement des nues puisque c'est au détour du soap grand public recommandable de l'heure, In the Air, qu'elle nous visite et touche, attachante d'évanescence.

Femme fatale fondante, c'est sous la neige que cette Alex glacera le cœur pour finir, froidement inaccessible du haut du perron de sa demeure familiale importunément visitée ; mais avant cela, celle qu'on croisait mère alcoolo fêlée du récent Estherboit sec et chambré, comme sa grâce tiède en transit, au bar d'hôtel où sa ligne de vie de passante croise celle du passager charmeur Ryan, alias George Clooney.

A les voir si cool et beaux, on voit Valmont et Merteuil au point. Leur couple distant parfait. Jusqu'à l'âge, quarantaine juste touchée, idéalement libre d'allure. Vera Farmiga joue un rôle délicatement critique dans cette comédie détachée citant Amélie Poulain, inattendue de finesse (à part un coup bas de fil) pour un produit américain de ce type : celle du principe de Peter du héros Ryan, que rien n'atteint.

Dans la peau de ce partenaire sensuel, golden play-boy transamérindien, volage tueur de sang-froid (d'emplois), Clooney est infroissable, intouchable. Absolu du solitaire, irrésistible doux cynique indifférent aux sensibleries communes, il a fait choix métaphysique du célibat, et de