Nous avons dit à sa sortie le bien nuancé qu'il convient de penser du film français de saison l'Autre Dumas, consacré à Auguste Maquet, collaborateur de l'écrivain panthéonisé par Chirac Alexandre Davy de La Pailleterie, dit Dumas. Depuis, une polémique en demi-teinte s'est fait jour autour de l'interprétation, ou pour mieux dire l'incarnation, par Gérard Depardieu, d'Alexandre Dumas, second rôle du film de Safy Nebbou, face au Maquet de Benoît Poelvoorde.
«Frilosité». La question soulevée, pour être délicate, n'est pas absurde, elle est : est-il normal que Dumas, homme de couleur à la Barack Obama, soit joué par un Berrichon au teint vermeil ? Animée notamment par la journaliste TV Audrey Pulvar, «attristée de voir qu'on n'a pas pu trouver d'acteur de couleur» pour tenir le rôle de Dumas : «Au cinéma, il y a beaucoup de frilosité, mais quand je vois la carrière d'un Roschdy Zem, originaire du Maroc, je me dis qu'il y a des réalisateurs qui osent être en phase avec la société.»
Pour le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France), l’Autre Dumas est «symptomatique de la discrimination dont sont victimes les personnes issues de la diversité et de la difficulté des élites à le reconnaître». Sur le même thème, Jacques Martial, vedette noire de Navarro, évoque un «mécanisme de discrimination par le silence». Par la voix de sa présidente Véronique Cayla, enfin, le Centre national du cinéma (CNC) estime que «notre reta