L'ours étant attiré par le miel, c'est donc Bal («miel» en turc) de Semih Kaplano?lu qui remporte l'Ours d'or du 60e festival de Berlin. Etant donné la médiocrité, pour rester poli, des films de la sélection officielle, il n'y avait guère d'autre choix pour le jury et Werner Herzog (son président mal léché) que de distinguer cette troisième et dernière partie d'une trilogie consacrée au poète Yusuf. Après Yumurta (2007 ) et Süt (2008), Bal revient à l'enfance du héros, un garçon de 6 ans vivant avec ses parents apiculteurs dans une forêt isolée. C'est beau comme une antique poésie méditerranéenne, et l'enfant incarnant Yusuf est à devenir père adoptif sur le champ.
L'Ours d'argent (grand prix du jury) va à If I Want to Whistle I Whistle, premier film du roumain Florin Serban. Ce portrait d'un voyou qui tombe amoureux d'une assistante sociale venue le visiter en prison n'est pas mal (entre deux bâillements). L'Ours d'argent du meilleur réalisateur attribué à Roman Polanski pour Ghost Writer, son suspens politico-policier (à la marge d'un certain Tony Blair), a évidemment valeur de comité de soutien pour le réalisateur en résidence helvète surveillée, qu'on a connu plus inspiré.
Les prix d'interprétation ont clos le ban. Hourra pour le prix d'interprétation féminine attribué à l'actrice japonaise Shinobu Terajima, effectivement sidérante dans le non moins estomaquant Caterpillar de Koji Wakamatsu (lire ci-