Même habillé comme un sac, avec 40 kg dedans surchargeant son quintal de croisière, John Travolta (bénie la scientologie qui le fit cet acteur idéal) efface tout. «Même quand elle marche, on dirait qu'elle danse», eût dit de sa personne Baudelaire ; n'importe les jambons, jean et blouson de naze ; même empâté, son visage recyclant les poils chicanos de l'Attaque du métro 123 porte beau. On en oublierait presque le film à la clef.
From Paris with Love commence en Marginal (Bébel sur la descente, de police, au cloaque ethnique titi) : ratonnade Pakis-Arabes-Noirs-Asiates… Avant virage antiterroriste «Die 48 h 24 h», avec Travolta en Willis boule de billard dans le décor parigot du dernier Rush Hour avec Polanski Clouseau.
Le comparse du maître, évoquant feu un ami play boy, nous émeut contre tout bon sens ; c'est Jonathan Rhys Meyer. On retrouve lunetté cet Elvis grêlé (qu'il joua à la TV) croisé muguet bretteur dans Vanity Fair, où brillait Witherspoon. Ici, il joue le «young Turk», pour rester dans le communautaire, et le génocide espion travoltien, digne d'une Année du dragon, se double de roman de formation. Viril (Travolta le briscard initie le bleu Rhys Meyer, qui les accumule), et idyllique - avec fiancée dévoilée et plastic coranique nuptial.
Pour rester dans le haut de gamme, José Garcia maqué. Ni beau ni mince ni haut, Garcia, acteur hors pair, est tout cela à volonté, boule afro, ceinturon, talonnettes