Putain, trois heures ! Il a fallu en effet attendre 23 h 45 pour qu'au terme d'une très longue divagation débutée vers 20 h 45, Jacques Audiard monte sur la scène de la 35e cérémonie des césars pour recevoir le suprême, un césar du meilleur film pour son Prophète.
Saisi d'une sorte de crise de lucidité hagarde, Audiard balbutia : «Je ne sais pas quoi dire, c'est peut-être gênant.» De fait, cet ultime césar avait été précédé de huit autres dont un inédit doublé pour l'acteur principal, le souriant Tahar Rahim, qui cumulait meilleur espoir masculin et meilleur acteur. C'est un peu lourd, jeune homme ? Mais sa félicité du moment (Tahar, superstar) faisait bonheur à voir. Donc, à l'exception du césar de la meilleure cantine, Un prophète (en son pays ?) a tout raflé (lire ci-contre), après un grand prix à Cannes en 2009 et en attendant les oscars le week-end prochain.
Champ'-wisky. Sinon, le «privilège» d'être en vrai aux césars (de préférence à l'habituelle soirée télé-pizza-verveine entre amis), présente quelques avantages distrayants. Quatre heures auparavant (les protagonistes de la césar-party étant convoqués vers 19 heures pour un cocktail de préchauffage), sur une terrasse du Théâtre du Châtelet, les pythies tabagistes n'avaient déjà qu'Audiard aux lèvres. Sinon, le champ'-wisky en open bar aidant, d'autres langues s'agitaient, de vipères pour la plupart, instantanément métamorphosées en «bisou cht'adore» dès qu