Un film de (jeunes) filles, de marque(s) et de rires, traversé par de brûlantes questions ultra-contemporaines mais pas que ; la branchitude, l’ascension sociale, l’humiliation qui va parfois avec. Soit deux gamines de banlieue occupées par les lumières de Paris et l’envie d’y arriver, occupées par l’amitié, l’amour, les chaussures hors de prix et un vocabulaire de ouf, parfois relou, qui défile à la vitesse d’une partie de ping-pong supersonique. Ely est juive, Lila musulmane, on les prend pour des sœurs, elles filoutent gentiment, mettent des coups de boule s’il le faut, vivent et survivent comme des chefs dans un monde qui ne fait pas vraiment de place à ceux/celles de l’entre-deux, issus d’une banlieue banale. Ni l’élite ni la lie, ni la facilité ni la rage. La tiédeur plutôt. C’est l’un des mérites de Tout ce qui brille : raconter cette tiédeur rarement montrée dans la pop culture, qui lui préfère des mondes brûlants ou glacés.
Cela se passe dans la France 2010, celle du cynisme et de la fin des illusions mais ceux-là, les héro(ïne)s du film, en ont encore à revendre, du désir. Sous les dehors d’une comédie dont l’issue, quand même, est douce-amère, Tout ce qui brille a l’intelligence d’un truc de vieux sages. C’est pourtant un premier long-métrage coréalisé par des presqu’inconnus, Géraldine Nakache (qui joue aussi l’un des deux rôles principaux) et Hervé Mimran. Ils ont su éviter les ornières de la thèse ennuyeuse, éviter les beaux sentiments des débutants pressés de b