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Libération
Interview

«Etre un animal n’est pas facile»

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Mads Mikkelsen . Ancien gymnaste, acteur, fan de Martin Scorsese et viking à l’écran :
publié le 10 mars 2010 à 0h00

Il existe une sorte de récompense honorifique pour les comédiens abonnés aux rôles de salauds au cinéma. Devenir, l'espace d'un film, l'ennemi de James Bond. Le Danois Mads Mikkelsen a obtenu cette distinction dans Casino Royale, et sa carrière a pris un nouveau tournant. On pense régulièrement à lui dans de grosses productions (comme le Choc des titans, péplum en 3D sur les écrans français le 7 avril), et il reçoit chaque semaine un paquet de scénarios où il est censé accomplir toutes sortes d'horreurs.

A 44 ans, l'ancien athlète - qui a aussi interprété Igor Stravinski dans le film de Jan Kounen sur la relation du musicien avec Coco Chanel - s'en amuse et n'espère qu'une chose pour sa carrière, que sa collaboration avec son ami et cinéaste Nicolas Winding Refn dure le plus longtemps possible. Ils se sont rencontrés en 1996 sur le tournage de Pusher, le premier film du cinéaste danois, exploration intimiste et ultraviolente des bas-fonds de Copenhague.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Nicolas Winding Refn ?

Je commençais à peine ma carrière, essentiellement de tous petits rôles, quand j'ai rencontré Nicolas qui préparait son premier film, Pusher. Je crois qu'il m'a choisi pour interpréter le rôle de Tony [un voyou skinhead drogué et minable, ndlr] parce que j'avais été viré de l'école dramatique. Mes professeurs ne comprenaient rien à ce que je disais tellement je marmonnais. Ce qui a dû lui plaire, c'est que, justement, je n'avais pas l'air d'un acteur.

C’est précisément la chose la plus difficile pour un comédien, non ?

C'est évidemment essentiel. A cet