Superstar multimédia au Japon, cinéaste honoré à l'échelle internationale (lion d'or à Venise pour Hana-bi en 1997), artiste contemporain, acteur, producteur, casse-cou, mi-bouffon de prime-time, mi-Playmobil yakusa en costume de tueur froid, Takeshi Kitano, 63 ans, sort un nouveau film (Achille et la Tortue, son quatorzième depuis Violent Cop en 1989), s'expose à la Fondation Cartier à Paris (après Agnès Varda, David Lynch, Patti Smith…) et sonde son existence chargée (un enfant prolo devenu multimillionnaire) et son travail tous azimuts dans un livre d'entretiens, Kitano par Kitano (éditions Grasset, signé de notre correspondant à Tokyo, Michel Temman). Dans le même temps, le centre Pompidou propose une intégrale des films de ce cousin nippon et pop de Jean-Pierre Melville, entre polar planant (Sonatine) et hommage sarcastique au film de samouraï (Zatoïchi, avec les costumes insensés de Yohji Yamamoto).
Takeshi Kitano est donc venu lundi à Libération, journal fan-club depuis les débuts. Un peu endormi, ralenti encore par la traduction et ouaté de tout un entourage. Dont son traducteur en français préféré, Zomahoun Idossou Rufin, Béninois du Japon.
Nommé rédacteur en chef d’un jour, il nous a fait rire. Kitano veut torturer les enfants trop gâtés. Il entend aussi que les films soient divisés entre ceux bons seulement pour les DVD et les autres, les vrais, pour le grand écran. Il aime bien Carla Bruni, le vin et le