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Libération
Critique

La chèvre est triste, Hélas…

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Fumette . Parodie bâclée d’un bataillon de soldats se prenant pour des Jedis.
publié le 10 mars 2010 à 0h00

Voici encore un film pour ceux qui désespèrent de l'Amérique et de son armée : elle produit toujours autant de guerres, mais elle est aussi la première à savoir en rire et se moquer d'elle-même. Le plus étonnant avec les Chèvres du Pentagone est d'ailleurs que ce film se base sur des faits réels : dans les années 70, un lieutenant-colonel revenu du Vietnam, où il avait constaté les limites de l'US Army, avait proposé de créer une unité new age baptisée «Premier Bataillon de la Terre». Jim Channon, cet officier-gourou, proposait d'employer les pouvoirs de l'esprit, la méditation ou le yoga, pour lire dans les pensées de l'adversaire, traverser les murs… et gagner les cœurs. Un manuel avait été publié en 1979, et une équipe expérimentale de «combattants Jedis» s'y était même entraînée. Le journaliste Jon Ronson en a fait un livre, sorti aux Etats-Unis en 2004, les Hommes qui regardent les chèvres (The Men Who Stare at Goats, qui est aussi le titre originel du film en anglais, traduit en français aux Presse de la Cité). Il décrit comment ces idées ont inspiré l'armée américaine et se sont même retrouvées dans les techniques d'interrogatoires à Guantánamo.

Mis en scène par Grant Heslov, cela donne une comédie loufoque, qui s'élance jusque dans les sables du désert irakien : l'un des meilleurs Jedis du bataillon de la Terre, le beau George Clooney, y est en mission secrète, flanqué d'un journaliste (Ewan McGregor), lequel cherche aussi à panser un plus b