Les films pédagogiques sont généralement lourds. La Révélation (Storm) de Hans-Christian Schmid n'échappe pas à cette règle. Il perd en intensité dramatique à vouloir tout dire et tout montrer. L'intrigue proprement dite - ce face-à-face tendu entre une victime qui hésite longtemps avant d'accepter de témoigner du viol subi en ce premier printemps de conflit en Bosnie en 1992 et une procureure qui a besoin de son récit pour faire condamner un criminel de guerre - ne commence ainsi qu'à la moitié du film, après de longues digressions. Le temps qu'il faut pour faire le tableau d'un tribunal international plus préoccupé de plans de carrière ou de diplomatie que de justice.
L’histoire de Mira (interprétée par Anamaria Marinca) est pourtant touchante. Cette jeune femme bosniaque abusée sexuellement par des soldats serbes pendant des semaines, voire des mois - elle ne s’en rappelle plus -, dans l’hôtel d’une petite ville d’eau a quitté son pays, épousé un Allemand, fait des enfants et ne veut plus rien savoir. Jusqu’au jour où le Tribunal pénal international (TPI), qui juge à La Haye les crimes de guerre en ex-Yougoslavie, met la main en Espagne sur l’ancien général serbe qui a «nettoyé» son village et scellé son sort. La justice nationale est lente. La justice internationale est, elle, désespérante. Une constatation que chacun se fait en observant que le procès du leader politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, ouvert en octobre dernier, soit quinze mois