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Libération

Amanda Seyfried & Emmanuelle Seigner

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par BAYON
publié le 17 mars 2010 à 0h00

Les Liaisons dangereuses wasp engagées le sont (dangereuses) ; il y a mort d'homme. Entre King et Lauréat teintés de Théorème, Esther récent sans oublier certainNathalie originel, la variation rothienne Chloe,sur le sexe à trois (papa, maman, fiston) avec invitées spéciales (une traînée, une pute), conjugue bovarysme, lolitisme, voyeurisme, jalousie, inceste, lesbianisme (mais ni zoophilie ni coprophilie), en petit débarras pervers du refoulement exquis (comme on dit douleurs exquises) sous la houlette de Julianne Moore - décidément…

Hier amante frustrée de la «tante» A Single Man, elle est ici la Domina Merteuil bloquée du bal des nerfs à nœuds. La belle rousse «à l'aile saignante et pâle, déplumée» capiteuse, c'est elle. Mais nous avons la tête ailleurs, à celle du jour : Chloe, comparse prétexte titre. Amanda Seyfried à la ville, Chloe («clé», ou clue, de l'affaire) n'est pas vraiment belle, ne fût-ce qu'en raison de ses yeux poissonneux ; mais elle a ce je-ne-sais-quoi, telle l'amoureuse en rose de Swann. Elle le dit : elle sait ce que rêvent ses rencontres sexuelles tarifées. Cet ange dépravé, qui parle à voix veule et lisse, rose chair comme sa bouche et sa peau nue, est une sorte d'écrivain naturel, dame témoin d'âmes en peine.

C’est l’occasion de jolis effets d’obscénité verbale plein écran. Ainsi lorsque des lèvres de cette animale sortent des : «Je le prends