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Libération

François Cluzet & Nicolas Cage

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par BAYON
publié le 24 mars 2010 à 0h00

François Cluzet joue bien la peur dans Blanc comme neige. La Peur surgie qui déroute, altère ; la «peur bleue». Qu'est-ce que la peur ? Le visage en situation de Cluzet, défait à vue, répond d'abord par l'inquiétude irritée, encore raccrochée au côté normal des choses, et, gagné par l'atonie, perd forme, tandis que la pensée frappée racornit, s'abrutit, régresse. Le masque du conjoint d'un temps de Marie Trintignant (paix à elle) est un modèle ; la peur qui s'y lit apeure, on s'y croit.

A ce point, la réaction cathartique du spectateur lui souffle quelque chose comme : «Quel bonheur que ce ne soit pas moi (pour une fois)…» La peur Cluzet survient en route (route elle-même angoissante tout du long), avec la rencontre de la menace, sourde, entre la fête et l'enterrement, sous forme d'«étrangers» indéchiffrables armés.

La suite, de mal en pis, sous l'effet de la trouille, révolte de lâcheté mêlée, fait un bon petit thriller province chabrolien, avec l'appoint précieux d'Olivier Gourmet et Bouli Lanners. La fin dessert un peu le montage panique à la André Héléna, aidée par la bobonne de service (digne de celle du polar concurrent Sans laisser de traces), mais ne boudons pas. Disons que le film finit avec le héros, à l'aura au blanc inaugurale.

Nicolas Cage joue bien le mal, au dos - à meurtrir le nôtre (que d’émoi). Cage cabotant défoncé (aux chimiques contre la hernie discale qui le tord) est, avec New Orleans déglingué au d