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Libération
Critique

L’âme alice

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Echelle . Tim Burton revisite en 3D l’univers de Lewis Carroll. Rencontre avec un perturbateur à succès.
(Walt Disney Studios Motion Pictures France)
publié le 24 mars 2010 à 0h00

Alice revient et elle est très en colère. Il y a de quoi. Elle a 19 ans et est la princesse d’une garden-party huppée qui doit célébrer ses fiançailles avec un crétin. Au moment de dire oui, c’est humain, Alice fuit. Dans le parc du château, au pied d’un arbre, jusqu’à chuter dans un fameux trou noir, fameux, forcément fameux.

Fou. Tout le problème d'une nouvelle adaptation d'Alice au pays des merveilles tient au sentiment de déjà lu et, à coup sûr, de déjà-vu. C'est-à-dire à cet effet de paramnésie qui instille la sensation d'avoir déjà vécu une situation présente. Cette impression peut être vertigineuse (la chute) voire déplaisante (cette obsession qu'une reine Rouge veut vous couper la tête). Certain en deviendrait fou, comme un lièvre de Mars (attaque ?). La psychanalyse a tenté de réduire le déjà-vu (cf. Freud dans Psychopathologie de la vie quotidienne). Des sciences plus occultes et non moins farfelues estiment qu'il s'agit de la réminiscence d'une existence antérieure. Tim Burton, très peu savant en psy mais très fort en cinéma, se devait d'inventer sa façon originale d'en découdre avec un déjà-vu d'autant plus universel qu'il concerne pratiquement tous les habitants de la planète Terre. A savoir les nombreux lecteurs de Lewis Carroll, mais surtout les millions de milliards de spectateurs qui ont «déjà vu» la version «officielle» qu'en donna en 1951 le dessin animé des studios Disney.

Entourloupe en abîme, le déjà-vu est strictement l