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Critique

Godard, monstre secret

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Vague. Alors qu’on attend (à Cannes) son nouveau film, «Socialisme», la vie de JLG est dépiautée par l’historien Antoine de Baecque.
Swiss director Jean-Luc Godard listens to question during a press conference for his film entry 'Notre Musique' which is screened out of competition at the 57th Cannes Film Festival, May 18, 2004. REUTERS/Vincent Kessler JES/JV (REUTERS)
publié le 31 mars 2010 à 0h00

Le Godard d'Antoine de Baecque, pavé de 900 pages, est la première biographie en français de l'auteur du Mépris. Il en existait deux autres, publiées précédemment en anglais. La première par le Britannique Colin McCabe, en 2003 (Godard, a Portrait of the Artist at 70), l'autre en 2008 par le critique américain du New-Yorker Richard Brody (Everything is Cinema. The Working Life of Jean-Luc Godard). Cet exercice biographique français vient étrangement tard, succédant à un nombre d'études et de gloses qui occupent des rayonnages entiers et sans qu'aucune maison d'édition n'ait jugé utile ou rentable de traduire l'un des deux livres cités. Mais pourquoi donc cette vie de Godard a-t-elle mis tant de temps à advenir, cinquante ans exactement après qu'A bout de souffle a jeté sous la roue d'une folle modernité tous les canons avérés du cinéma classique ?

Qu'il ait fallu attendre son très prochain 80e anniversaire (Godard est né le 3 décembre 1930) pour qu'un livre éclaire cette fois son parcours dit bien la crainte qu'inspire le monstre sacré Godard - aussi bien la personne que le feu dont brûlent ses films. Malgré cela, un historien et critique de cinéma spécialiste de la Nouvelle Vague (Antoine de Baecque fut rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, puis chargé des pages Culture à Libération) a eu l'envie de prendre le temps de regarder Godard sous un jour intime et à la lumière d'archives et de tém