Jean-Christophe Klotz, 48 ans, revient sur le tournage de son premier long métrage de fiction et sur les correspondances entre journalisme et cinéma. Propos choisis.
Les Français au Rwanda. «Pendant tout le repérage et le tournage au Rwanda, les relations diplomatiques étaient rompues entre Paris et Kigali. Les gens commencent à bien me connaître sur place, tout s'est donc très bien passé. Je suis français mais les Rwandais font la différence entre ma nationalité et moi en tant que personne.»
Tourner sur les lieux d'un génocide. «Il y a eu un gros travail de préparation avec les techniciens et les figurants. J'ai passé beaucoup de temps à parler avec les psychologues qui ont travaillé sur les autres films déjà tournés au Rwanda, dont celui de Raoul Peck [Quelques Jours en avril, ndlr]. L'idée, évidemment, était de ne pas rajouter à la douleur. J'ai organisé des projections de films en plein air dans le village où a été tournée la scène du massacre dans l'école, pour faire comprendre ce qu'était le cinéma.
«Quant aux scènes dures, ce sont des bribes très parcellaires, des fragments, pas une reconstitution des massacres. J’ai fait très attention à ne pas recourir à des comédiens ou des figurants qui avaient traversé le génocide en tant qu’individus pour les rôles de victimes ou de bourreaux. On a travaillé sur des formes de chorégraphie, de théâtre, il n’y a pas eu d’improvisation.»
Représenter le génocide. «Dès le début