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Libération

Excrément fort

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publié le 3 avril 2010 à 0h00

Cet animal carapaçonné de noir, tête-bêche, a été désigné par des scientifiques anglais et australiens comme l’insecte le plus fort au monde. Le bousier aurait ainsi la capacité de soulever 1 141 fois sa propre masse corporelle, ce qui équivaudrait pour l’homme à porter à bout de bras (ou de jambes) un poids de 80 tonnes. De la famille des coléoptères, le bousier ne soulève et ne roule pas n’importe quoi mais bien des boules d’excréments malaxés à des éléments en décomposition (pour faire bref : bouse). Cette masse fécale lui sert de délectable repas quotidien et d’habitacle douillet pour les œufs de la femelle, puis de berceau comestible pour les gentilles larves aveugles à peine écloses.

La morale de ces mœurs, qui nous semblent de prime abord parfaitement répugnantes, n’est pas ce que l’on croit. Citadins en week-end campagnard, n’écrasez pas à coups de pelle la famille du bousier en goguette, car voilà bien un insecte reconnu pour son utilité bio, il produit de l’engrais naturel tout en nettoyant le sol. Prenez garde toutefois à ce que les enfants - mal réveillés et en pleine traque matinale des œufs de Pâques au jardin -ne s’empiffrent pas par mégarde des pelotes du bousier, surpris en plein taf. Sauf à vouloir entendre des remarques désobligeantes comme : «Môman, les œufs au chocolat grumeleux 100 % commerce équitable de Bolivie, y sont pas un peu périmés d’il y a quatorze ans ?»

Cet insecte à biscotos, champion toute catégorie de l’industrie merdique, nous conduit trott