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Libération
Critique

Dahan still got the bluette

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Handicap . Mélo embarrassant, en Louisiane, du réalisateur de «la Môme».
publié le 7 avril 2010 à 0h00

Que fait-on quand on a obtenu un gros succès et lancé la carrière hollywoodienne d'une jeune actrice française ? Olivier Dahan a recueilli les louanges critiques et les faveurs du public en 2007 avec la bio de Piaf, la Môme, qui transformait Marion Cotillard en diva bientôt satellisée dans le cosmos (films avec Johnny Depp et Leonardo DiCaprio, après elle peut prendre sa retraite !). Que faire ? Dahan est parti se ressourcer en Louisiane, en particulier à La Nouvelle-Orléans, après le passage destructeur de Katrina.

Ville cassée pour personnage en petits morceaux : Renée Zellweger joue Jane, une chanteuse stoppée net par un accident de voiture. Elle se déplace en fauteuil roulant et promène sur le monde un regard désabusé. Son fils, dont elle ne pouvait plus s'occuper, a été placé dans une famille d'accueil nantie. Seul visiteur régulier de Jane, Joey (Forest Whitaker) est un individu dysfonctionnel (et pyromane) qui parle aux morts en bégayant. Ce duo se lance dans un road-movie, direction le fils de Jane qui fait sa première communion. Bob Dylan, touché par l'histoire, a composé une bande originale pour cette comédie-mélo de bayou chromo, «l'amour, la foi, l'amitié avec une approche très simple, pas intellectualisée» dixit le cinéaste.

Au fond, Olivier Dahan travaille d'instinct à partir des clichés, soit il les traverse avec une maestria bluffante (Déjà mort, la Môme), soit il se cogne dedans, tête la première (le Petit Poucet ou ici). Ai