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Libération
Interview

«Un microcosme où le chaos du monde débarque»

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Claudine Bories et Patrice Chagnard . Réalisateurs des «Arrivants» :
publié le 7 avril 2010 à 0h00

Entre mai et octobre 2008, Claudine Bories et Patrice Chagnard ont filmé sans arrêt le face-à-face quotidien entre des demandeurs d'asile et des assistantes sociales qui les reçoivent au nom de la France. Ils ont posé leur caméra dans les bureaux exigus de la Cafda (Coordination pour l'accueil des familles demandeuses d'asile), plate-forme d'urgence du XXe arrondissement de Paris, financée par l'Etat.

Pourquoi avoir choisi la Cafda comme lieu unique de votre film ?

Claudine Bories : On voulait avoir comme point de vue sur cette question des étrangers celui du droit d'asile. On a découvert que ce lieu était le seul existant en France qui accueillait des familles, c'est-à-dire au moins un adulte et au moins un enfant.

Patrice Chagnard : C'est dans le droit d'asile que s'expriment les valeurs profondes qui sont structurelles de notre histoire depuis 1789, depuis les Lumières, et même avant.

Vous saviez déjà comment fonctionnait le droit d’asile en France avant de faire le film ?

C.B. : Non. En fait, la plupart des gens qui viennent en France sont d’abord des demandeurs d’asile. Selon les conventions de Genève qui régissent le droit d’asile sur le plan international, signées par la France en 1952, tout étranger pourchassé dans son pays pour des raisons religieuses, politiques, ethniques ou autres peut demander l’asile à un pays signataire de ces accords. Il a le droit d’entrer irrégulièrement sur le territ