Il y a film de guerre et film de guerre. La Chute du faucon noir est un grand film de guerre, Bataille pour Haditha un bon film de guerre, Démineurs idem. Green Zone n'est pas un film de guerre. C'est un video-game en Irak de fantaisie. De fait, le cinéaste le dit : «Il ne s'agit pas d'un film sur la guerre en Irak, mais d'un thriller dont l'action se déroule en Irak.»
Prenant du coup ses aises avec la réalité géopolitique, immoral jusqu'au foutage de gueule négationniste sous ses airs de film à charge anti-impérialiste, Green Zone (zone stratégique protégée irréelle en plein théâtre des opérations) ose redorer encore et toujours, dans un Bagdad de confection spaghetti en Espagne, le blason rouge sang de l'Amérique tueuse de bisons et Peaux-Rouges.
Croisés. Soit la deuxième guerre d'invasion de l'Irak, après l'assez légitime assaut 1991. Dans la plus complète illégalité anti-onusienne, l'Amérique de l'alcolo-chrétien Bush Jr et l'Angleterre du belliciste socialo-mystique Blair pilonnent et investissent l'Irak. Le motif fumeux de cette agression, fruit d'une «conjuration des imbéciles» néocons du Pentagone et du gouvernement britannique manipulé assez complaisamment par son Prime minister faussaire : la double mythologie d'un arsenal chimique baasiste et d'une collusion Irak - Al-Qaeda.
Supposée avérée, proclamée évidence scientifique attestée par force documents explosifs, témoins top-secre