De 17 h 45 à 20 heures, de 1968 à 1983, le visage de Raskolnikov minet de Riccardo Scamarcio est le plus beau à l’affiche de l’heure, et le film afférent le meilleur en promo.
Yeux rimbaldiens, menacés donc d'ardeur, de douceur, profondeur, perdition, à la folie ; barbiche Trotski - totem du happening révolutionnaire 70 entre Mao le pédophile et le messie déguisé Guevara ; loden et tabagie théorique : un terroriste tire un bilan de déshumanisation accomplie, celle de la tuerie desditesannées de plomb au nom du salut humain.
C'est la voix off d'un récitant fantôme («fantasma», notion qui revient plusieurs fois serrer la lisière du non-sens), introduisant et conduisant le film. Voix de la conscience tirant le constat d'échec d'une dérive meurtrière inqualifiable de ces dandies du néant latins qui, tels leurs homologues français névropathes du temps, et de tout temps, se prenaient pour l'avenir catégorique du monde, qu'ils saccageaient.
On allait à reculons à cette probable resucée complaisante de tels lendemains socialistes d'hier qui chantent (l'Internationale - «sera le genre humain», quelle horreur), et l'on se retrouve en sanglots (tu as bien lu, camarade lecteur de quotidien), saisi par la morbidesse vertueuse de cette œuvre sans pathos, à la tenue tendue de beau thriller. Droit et froid comme les flingues, violent comme la morne extase de la dévastation en œuvre, produit par les Dardenne, la Prima Linea n'a rien à voir avec les à