Il faudrait peut-être prévenir les foules qui vont se presser aux portes des cinémas, encouragées par l'aubaine de voir une fois encore à l'œuvre Ben Stiller, l'un des cinq meilleurs acteurs de sa génération : Greenberg est un film qui peut s'avérer dangereux. Que vous ayez genre 40 balais ou presque, saisi par un sentiment d'inutilité et de désastre biographique, ou que vous soyez une nana de 25 ans regardant encore et toujours sa sexualité comme un mystère, ce film ne vous épargnera pas. C'est plus fort que lui. Ce n'est pas de la méchanceté, du reste, mais sa passion pour le plan juste, pour le dialogue juste.
Rock star. Tout est si profondément intime que même la lumière de Los Angeles ne se met plus du tout à ressembler à ce qu'elle est, d'habitude, lorsque le cinéma se met à vouloir la faire briller. Elle ne brandit plus sa puissance, son surplus d'éclat, ici on dirait plutôt qu'elle nous chuchote un truc à l'oreille, quelque chose comme «ça ne va très fort, ces jours-ci, les choses n'avancent pas précisément dans le bon sens, tout est un peu délavé, mais avec une dose même minimale de volonté, on pourrait s'efforcer d'y croire, non ?»
Ajoutez à cela que Greenberg est un titre en trompe-l'œil, un petit piège : censé être le nom de famille du personnage principal, sauf qu'ils sont deux à se partager la place de personnage essentiel : Greenberg et Florence. Greenberg n'est pas le boyfriend de Florence. Ils ont couché ensemble une