La Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) a décerné vendredi le premier prix de la «Bêtise avec un grand C» au député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca pour s'être «attaqué publiquement» à une œuvre, le film de Rachid Bouchareb Hors-la-loi, «sans l'avoir vue».
«Ce prix vise à honorer ceux qui, en toute méconnaissance de cause, prendront dorénavant l'initiative de tenter de limiter la liberté d'expression en s'attaquant publiquement à des œuvres sans les avoir lues ou vues», indique l'organisation dans un communiqué.
Il a été décerné «à l'unanimité» par le conseil d'administration de la SACD à Lionnel Luca pour avoir, «dans un grand élan de respect et de tolérance», estimé que Hors-la-loi, qui sera présenté le 21 mai en compétition au 63e Festival de Cannes et qu'il n'a pas vu, est «manichéen» et qu'il s'agit «d'une falsification historique».
«Guerre sans nom»
«Le refus d'assumer la guerre d'Algérie est très mal vécu par une part importante de la société française aujourd'hui: il faut donc l'affronter», estime l'historien Benjamin Stora qui dénonce la «campagne» menée contre le film Hors-la-loi. La levée de boucliers suscitée, avant même sa projection en compétition au Festival de Cannes (12-23 mai), par ce long métrage où Rachid Bouchareb évoque la «guerre sans nom» n'étonne pas ce spécialiste qui a notamment publié La gangrène et l'oubli en 1991 - réédité en 20