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Libération
EDITORIAL

Grosse fatigue

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publié le 12 mai 2010 à 0h00

Le 63e festival de Cannes sera-t-il celui de tous les emmerdements ? Mini-tsunami sur la Croisette la semaine dernière, météo capricieuse depuis, et menace du nuage volcanique en invité surprise, qui pourrait empêcher les avions d'atterrir à l'aéroport de Nice. Les stars n'ayant pas encore retrouvé l'usage de l'auto-stop, certaines soirées de gala pourraient s'en retrouver désolées et la montée des marches métamorphosée en une descente vertigineuse, façon landau tragique dans Potemkine.

Mais il n'y a pas que les éléments naturels qui se sont déchaînés sur les rives du Festival. Dès l'annonce, en avril, de la sélection officielle - qui fait une large part aux valeurs sûres, voire à quelques paires de pantoufles -, une certaine grosse fatigue se faisait sentir. Augmentée par l'orage de quelques polémiques : la présence du tsarissime Mikhalkov en compétition, qui a provoqué la démission de l'Union des cinéastes russes d'une soixantaine de réalisateurs. La vision des massacres de Sétif (1945) par Rachid Bouchareb. L'introduction au chausse-pied (de taille Canal +) du Carlos d'Olivier Assayas (5 h 31 de feuilleton télé qui sont aussi un film de… 5 h 31). Et Godard (for ever) dont Film socialisme sera téléchargeable en VoD le jour de sa projection cannoise, bousculant les coutumes de la distribution. Dans onze jours et autant de nuits, beaucoup de ces «scandales», au vu des films, seront dissipés. «Quand la sélection est bonne, c'