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Libération
Interview

«Les films ravissants peuvent me plonger dans l’angoisse»

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Tim Burton, réalisateur américain, président du jury cette année.
Tim Burton, traumatisé enfant par Les Dix Commandements. (REUTERS)
publié le 12 mai 2010 à 0h00

Il a joué avec des singes, des légendes, des squelettes, de beaux monstres, d’affolantes sorcières. Le président du jury cannois est un drôle d’oiseau. Depuis plus de vingt-cinq ans, il incarne, pour les romantico-gothiques du monde entier (ça fait beaucoup) ce grand frère qui finit hélas par vieillir à force d’avoir été si jeune, lunaire, et comme les jeunes gens longtemps jeunes, il fait presque plus vieux, en vrai, que ses 51 ans.

Les cheveux en frisottis mous, la barbe rase et éparse, ses fameuses lunettes fumées, un costume noir, Tim Burton déploie une amabilité non feinte, rare, vraiment rare à ce niveau de célébrité, où l’oxygène semble disparaître avec les bonnes manières. Dix-sept minutes et cinquante-deux secondes, au pas de charge.

Quel est pour vous le meilleur conte de fées jamais écrit ?

La Belle et la Bête, matrice indispensable. Tous les films de genre, de monstres, s'en inspirent.

La définition d’une bonne actrice, d’un bon acteur ?

Il ne s’agit pas de séduction, ni de soumission au réalisateur, ni même de la façon dont on parle, marche. Ce n’est qu’une question de regard, d’intensité mystérieuse dans les yeux.

La première image ?

Je me souviendrai toujours de cette longue scène dans Jason et les Argonautes : une armée de squelettes part à la bataille… Je devais avoir 5 ans [le film de Don Chaffey est sorti en 1963, ndlr]. C'est un moment fondateur, qui sait ? [Tim Burton, qui a ôté ses mocassins noirs, remue les orteils dans ses chaussettes rayées noir et blanc, qu'il avait déjà, le coquin, le fétichiste, lorsqu'interrogé par Libération pour Edward aux mains d'